[Partie 1] Remember Me, les aventures de Nilin dans un Paris futuriste (Dontnod)

17 07 2013

Lorsqu’on parle de jeu vidéo français on pense souvent aux créations d’Ubisoft Montpelier, plus tristement au studio Infogrames (pour ses jeux injouable entendons nous bien). Néanmoins, en dehors des gros mastodontes du marché vidéo-ludique, on peut trouver de nouveaux studio arrivant avec de nouvelles propriétés intellectuelles. C’est le cas du studio Dotnod qui a sorti récemment le jeu Remember Me.

© Capcom Ce studio était parti avec le projet ambitieux de créer un jeu se déroulant dans un futur proche où toutes les personnes sont liées à un ordinateur central, le SenSen, qui permet de stocker ses souvenirs numériquement et de les partager avec les autres. En plus de cela, le SenSen développé par l’entreprise Memorize, permet de nombreuses « améliorations » comme une vue en réalité augmentée constante (on peut voir en temps réel les ouvertures des magasins, les menus des restaurants dès qu’on s’approche d’eux, on nous donne de nombreuses informations sur le monde qui nous entour).

Toutefois ce monde n’est pas un monde idyllique, on constate bien vite que cette technologie n’a pas fait que des heureux, des personnes perdant leur mémoire appelés « leapers » agissent comme des junkies à la recherche des mémoires des autres. Et bien sur dans ce monde, ce ne sont pas les élites qui souffrent de ce problème. Il faut préciser que la date à laquelle le jeu se déroule, 2084, n’est pas un hasard.

Référence directe à l’œuvre d’Orwell 1984, le jeu au travers de son scénario écrit par Alain Damasio (célèbre auteur de science fiction), nous force à nous poser des questions sur le monde qui nous entour. Sur le fait qu’une seule entreprise connaisse vos faits et gestes à travers la technologie qu’elle a développée.

Dans ce Paris futuriste appelé Néo-Paris, nous contrôlons le personnage de Nilin, chasseuse de mémoire qui s’est faite dérobée ses propres souvenirs. Tout au long du jeu, on aura de cesse de rechercher ce passé éclaté afin de découvrir qui l’on est et pourquoi est-on devenu une chasseuse de mémoire, une « erroriste » combattant l’entreprise Memorize. Bien évidemment, Nilin n’est pas n’importe qui. Cette jeune prodige possède le don rare de non seulement voler la mémoire des gens, mais également celui d’altérer ses souvenirs à sa guise.

Remember Me est un jeu qui est abouti, il propose une véritable expérience visuelle et auditive. La musique du jeu, tournée au tour du principe de « glitch » (un son quelque peu discordant lié à une défaillance électronique dans le cas présent) offre une orchestration qui se distingue du lot et qui permet de donné un ton au jeu. Du point de vu visuel, Remember Me  ne ressemble pas à un monde futuriste générique, on sent que Néo-Paris a véritablement une âme, ce qui permet encore une fois de tirer ce jeu au dessus de la compétition actuelle.

On appréciera tout particulièrement l’effort qui a été réalisé pour créer des graffs et des œuvres de street art tout au long des niveaux.

C’est un réel plaisir de découvrir cette projection de Paris dans un demi-siècle, néanmoins, c’est un peu là que le bât blesse. Le jeu est une succession de couloirs avec des points de contrôles ne permettant pas de revenir en arrière. Ceci étant d’autant plus dommageable que de nombreuses améliorations de personnage sont cachés dans les niveaux.

Ce qui était à la base une bonne idée, encourager le joueur à fouiller chaque recoin de la pièce, devient une véritable source de frustration. On saute d’une corniche à l’autre pour explorer le niveau et l’on arrive à un point où l’on ne peut plus revenir en arrière et bien sur, le jeu n’ayant qu’une seule sauvegarde qui s’écrase au fur et à mesure, on n’a plus d’autre choix que de continuer le jeu sans ce petit boost qui nous aurait bien rendu service par la suite.

Remember Me ©Capcom

Il aurait été préférable de trouver un système de compromis comme ce que propose le dernier Tomb Raider où l’on peut revenir dans les zones précédemment explorés. Le système de Remember Me a l’avantage d’éviter les écrans de chargement intempestifs entre différentes zones mais cela a un prix, l’impossibilité d’explorer comme on le souhaite.

Un autre aspect de mécontentement dans se jeu sont les modifications mémorielles. Si ces scènes sont très agréables à jouer, bien pensées, elles sont néanmoins trop peu nombreuses.

Sur ce point, les développeurs ont expliqués dans une interview sur la chaine Nolife (Partie 1, Parite 2) qu’ils ne voulaient pas en placer beaucoup pour qu’elles ne perdent pas de leur sens.

Si sur ce principe, je suis d’accord avec les développeurs, je trouve tout même qu’il n’y a une différence entre en mettre peu pour que ces scènes soient intenses, qu’elles aient un impacte émotionnel, et les distillés au compte-goutte au fil du jeu un peu comme une carotte, nous poussant à poursuivre le scénario.

Toutefois, malgré ses défauts, je vous conseillerais ce jeu et je reviendrais dans un prochain article sur mes motivations qui me poussent à vous conseiller Remember Me.


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