[Partie 1] Remember Me, les aventures de Nilin dans un Paris futuriste (Dontnod)

17 07 2013

Lorsqu’on parle de jeu vidéo français on pense souvent aux créations d’Ubisoft Montpelier, plus tristement au studio Infogrames (pour ses jeux injouable entendons nous bien). Néanmoins, en dehors des gros mastodontes du marché vidéo-ludique, on peut trouver de nouveaux studio arrivant avec de nouvelles propriétés intellectuelles. C’est le cas du studio Dotnod qui a sorti récemment le jeu Remember Me.

© Capcom Ce studio était parti avec le projet ambitieux de créer un jeu se déroulant dans un futur proche où toutes les personnes sont liées à un ordinateur central, le SenSen, qui permet de stocker ses souvenirs numériquement et de les partager avec les autres. En plus de cela, le SenSen développé par l’entreprise Memorize, permet de nombreuses « améliorations » comme une vue en réalité augmentée constante (on peut voir en temps réel les ouvertures des magasins, les menus des restaurants dès qu’on s’approche d’eux, on nous donne de nombreuses informations sur le monde qui nous entour).

Toutefois ce monde n’est pas un monde idyllique, on constate bien vite que cette technologie n’a pas fait que des heureux Lire le reste de cette entrée »





« Gunslinger Girl » de Yu Aida

25 11 2010

Cette semaine je vous propose un article sur l’un de mes séries de manga préféré, « Gunslinger Girl », puisque le dernier tome est sorti le 18 novembre. J’avais découvert cette série par le biais de l’anime du même nom qui passait sur NRJ 12. L’histoire sortait un peu du lot des autres productions d’animés diffusés en France à cette époque, j’ai vite vu que celui si avait quelque chose de plus. Je me suis donc rendu chez mon libraire préféré (le bazar du bizarre pour ne pas le citer) pour y découvrir la version papier car, comme on dit, de l’anime au manga il n’y a qu’un pas. Arrivé au douzième tome de la série , je ne regrette nullement mon choix.

gunslinger girl

Le premier tome de la série Gunslinger Girl

Je me suis vite rendu compte que l’anime du Studio Mad House ne développait qu’en fait les tous premiers tomes du manga. Je suis donc vite arrivé sur de l’inédit qui m’a fait encore plus apprécier cette série. Le manga était à l’époque sorti chez Asuka Editions (qui depuis a été racheté par Kaze), un petit éditeur qui choisissait plutôt bien les titres de son catalogue. Mais trêves de bavardages et allons au vif du sujet.

Afin de faire face à la criminalité et au terrorisme qui ronge la République, le gouvernement italien décide de créer une nouvelle division au sein de ses services secrets : un nouveau corps d’agents se constitue, fait de soldats cybernétiques surentrainés aux tactiques et au maniement des armes. Ils iront sur le terrain pour effectuer les missions les plus délicates contre le crime organisé et les dangereux terroristes à la solde des mouvements d’extrême droite. Un seul problème à cette équation, les agents de terrain sont toutes de jeunes filles hautes comme trois pommes.  Chaque fille est entrainée et dirigée par un « fratello » (qui veut dire frère en italien) qui leurs donneront tous leurs ordres.

Pour maintenir cette activité sous couverture, tous les agents font partie de l’Agence d’aide sociale, mise en place pour développer la recherche médicale et l’assistance dans le pays. Au fur et à mesure des tomes, on se rend compte qu’en réalité les fillettes de l’agence ne sont pas là par hasard, elles ont toutes subi un traumatisme, aussi bien physiques que moraux. Pour qu’elles ne se rappellent plus de leur passé, elles sont « reconditionnées ». Une grande partie de leur corps a été modifié par des implants qui peuvent être remplacés en cas de blessures, mais qui leurs permettent aussi de décupler leur force et de rester plus longtemps actives sur le terrain qu’un être humain normal. Rompues au maniement des armes et des techniques de combats, on en fait de parfaites machines à tuer qui n’éveillent pas les soupçons. Après tout, qui irait imaginer qu’une petite fille bien propre sur elle porte une mitraillette dans son étui à violon?

cyborgs

La première générationdes cyborgs de l’agence d’aide sociale.

Au fil des tomes, on en apprend plus sur les différents personnages de la série, particulièrement sur le passé des fillettes, mais aussi de leurs « fratelli ».Si, à première vue, on peut craindre le côté fan service type « nanas et guns » du manga, cela est vite démenti. Ici, la psychologie des personnages prend une place prépondérante. On peut citer, par exemple ,toute la problématique entre les filles et leur « fratello » dont elles ont tendance à tomber amoureuses, ce qui les pousse à protéger de leur vie leur bien aimés. De l’autre côté, on voit comment les agents « adultes » essayent de gérer  une relation complexe avec ces fillettes ayant toutes un passé douloureux dont elles ne se rappellent pas mais qui a tendance à refaire surface. Quelles sont les motivations qui les ont poussés à entrer dans l’Agence ? On découvrira qu’en général eux aussi, ont un lourd  passé qui les a guidé dans ce chemin.

On suit une histoire captivante et des plus noires qui nous amène au questionnement sur de nombreux sujets brûlants d’actualité, l’enfant soldat étant en tête évidemment. L’œuvre nous perturbe et pose sans cesse la question de savoir si la fin justifie les moyens.

Yu Aida a sans nul doute fait de nombreuses recherches sur l’Italie avant de commencer son manga, on le perçoit dans ces petits détails qui ne trompent pas. Tout l’arc sur la Camora (la mafia napolitaine) est bien documentée, les différentes villes d’Italie sont parfaitement retranscrites dans le manga, c’est presque comme si on y était. C’est  un manga absolument magnifique qui, j’espère, aura une fin digne de la série.





Manga Boyz 2.0: Les héros de l’humanité

18 11 2010

Derrière ce nom se cache un jeu de rôle qui, comme son nom ne le laisse pas supposer, ne parle pas de jeunes otakus ou de geeks boutonneux. En effet, ici, les garçons et filles d’images dérisoires (traduction littéraire du titre) sont la pour sauver l’humanité de l’extinction, rien que ça. J’ai voulu donc en savoir un peu plus sur ce jeu de rôle qui serait directement tiré de nos lectures manga. Après avoir parcouru un peu le livret, ce fut un peu la douche froide, je n’ai pas compris trop pourquoi ça s’appelait comme ça et j’aurais du écouter les gens qui me l’avaient quelque peu déconseillé. Néanmoins, j’ai décidé d’en faire une critique pour rôliste.tv car même si ce jeu de rôle a des défauts, il a tout de même un certains nombre d’avantages. Voici donc la critique impitoyable (ou pas) de Manga Boyz 2.0 :

Cosaque d'acier

Manga Boyz 2.0

Manga Boyz 2.0 est un supplément de la gamme éponyme en « stand alone » (contenant déjà les règles de jeu donc) qui compte déjà deux livres. Le premier volume « Manga Boyz » qui faisait un état des lieux du monde et introduisait les « Manga Boyz : sauveurs de l’humanité », Panzer Frau. Quant à elle, la 1.5 développait le background de l’Amérique du Nord. L’emphase était particulièrement mise sur les Québec Killer, ces bucherons (ou bucheronnes) en chemise à carreaux avec une grosse tronçonneuse .

La Terre, dans un futur proche, a subit une attaque extra-terrestre qui a plongé une partie de l’humanité dans un décor post-apocalyptique. Si le premier tome faisait un état des lieux de la planète sans trop se plonger dans le détail, le 2.0 est clairement orienté sur l’Europe de l’Est et l’Asie. On aura donc des précisions sur ce qui se passe en Russie, Chine, Japon et Corée.

Une fois la première vague de combat terminée, les extra terrestres ont envoyé des vivres aux humains, mais celles-ci ce sont révélées emplies de « Drine », une substance permettant aux aliens de nous contrôler grâces aux ondes alpha. Toutefois, la drine a eu des effets inattendus sur certains humains qui ont subit des effets secondaires décuplant leur puissance. On appelle ces personnes des sauveurs de l’humanité.

Personnages incarnés

Les sauveurs de l’humanité seront les héros que vous pourrez incarner dans ce monde dévasté. Manga Boyz 2.0, comme tout bon supplément qui se respecte, offre bien sûr de nouveaux archétypes puisque, oui, Manga Boyz ne contient pas de classes mais des archétypes. Ils auront donc des caractéristiques de base (agilité, bagou, combat, pilotage, etc… en somme, des attributs qui sont compréhensibles même pour les novices) que l’on pourra modifier si on le souhaite.
Ainsi le supplément propose entre autres :

  • Le Big Gun Ashimaru (qui, comme le dit son nom, a un gros gun)
  • Le Vladivoss Boy (une espèce de mutant qui peut se faire pousser un bras, très utile pour se gratter le dos)
  • Le Shanghai Walker (une sorte de guérillero des villes)
  • Le cosaque d’acier (un militaire russe avec des implants cybernétiques)

Chaque archétype a ses propres aptitudes qui lui seront utiles pour remplir la mission que va leur confier le maître de jeu, appelé ici Secrétaire de L’ONU. En effet, vous ne travaillerez plus pour un pays précis mais pour l’organisation inter-gouvernementale.

Le système de jeu

C’est un système très simple de prise en main qui sera assimilable facilement par les joueurs faisant leurs premières parties. En plus, il utilise des D6, les joueurs pourront donc les piquer dans leur boites de jeu de société et rejoindre leurs potes.

Manga Girl avec son Yokohama

Couverture de Manga Boyz 1.1, la version revue et corrigé du premier tome de la gamme. On peut y voir une Manga Girl dans son mecha « Yokohama ».

On utilise 2D6 et l’on doit faire un résultat de 7 ou plus.  Une fois le jet réalisé, on coche un point en moins dans la caractéristique que l’on a utilisé.A ce système de base peut s’ajouter un système de bonus et malus si le maitre de jeu le souhaite pour augmenter un peu la difficulté d’une action périlleuse. Précisons que chaque personnage a une jauge de « Manga », qui peut lui servir pour faire tout type d’action mais ça a encore plus la classe quand il utilise ça.

Personnellement je trouve que ce nom est un peu mal choisi : appeler une caractéristique « bande dessinée » ne viendrait pas à l’idée pour une adaptation d’une BD franco-belge, d’autant plus que manga veut dire « image dérisoire ». Les mots « Shonen » qui veut dire « jeune garçon » et qui est utilisé pour les manga destinés à ce type de public, avec pas mal d’action donc, serait peut être plus en adéquation.

C’est à ce moment qu’on comprend mieux le fait que ce soit précisé à de nombreuses reprises que Manga Boyz n’est pas un jeu de rôle de Mecha, c’est en effet un système simple mais qui est plutôt adapté pour combattre une masse de sbires qui vont mourir au premier coup et pas à un combat épique entre machines.

Le Background

Manga Boyz dit s’inspirer de l’univers manga pour son jeu. C’est un point de vue que je ne partage pas personnellement, le jeu et son intrigue principale me faisant clairement plus penser à un comics plutôt qu’un manga, même si certains codes inhérents au style (personnages adolescents orphelins, dépassement de soi entre autres). L’auteur propose sur son site officiel quelques scénarios dont un s’inspirant de l’œuvre « 20th Century Boy », c’est d’ailleurs à ma connaissance le seul manga qui s’approche de près ou de loin au jeu de rôle, mais il en existe certainement d’autres. Je me demande donc ce que l’auteur veut dire quand il dit que son jeu évolue dans un « univers manga » et j’aimerais bien qu’il nous cite quelques titres au lieu de dire que l’invasion extra terrestre est un thème classique de manga.

Pour ce qui est du scénario proposé dans le livre, il très largement dirigiste et ne laissera pas de marge de manœuvre aux joueurs ,qui seront alors obligés de rester dans le wagonnet de l’aventure car il n’y a pas vraiment de bifurcations possible dans l’intrigue. Sur un autre point, je conseillerais les gens de ne pas lire la petite bande dessinée du livret, celle-ci étant issue du scénario, elle gâche un peu l’intrigue.

Pour ceux qui souhaitent faire leurs propres scénarios, l’auteur a eu la bonne idée de proposer des lignes directrices pour créer une intrigue vite fait bien fait (exemple: libérer des prisonniers, trouver l’agent ennemi infiltré.)

Les plus

– un système de jeu très simple de prise en main
– des persos pré-tirés
– des personnages non joueurs déjà faits.

Les moins

– pas assez de dessins originaux
– on ne comprend pas trop le lien avec le manga
– les cartes totalement imprécises (pas tout le temps, on comprend pas pourquoi)
– un background un peu pauvre (pas de grosse intrigue, la description du monde fait un peu inventaire mais elle s’est tout de même bien améliorée depuis le premier tome.)