Arrietty, le petit monde des chapardeurs.

17 01 2011

Toujours curieux des nouvelles productions du Studio Ghibli, je suis allé voir « Arrietty » ce weekend et je me suis dit que c’était l’occasion idéale pour faire ma première critique de film sur ce blog. Un article un peu différent pour cette fois-ci donc.

Tout d’abord, j’avais beaucoup entendu parler d’Arrietty, que ce soit sur la chaîne Nolife ou par le biais d’amis. C’était un film attendu par les fans du Studio puisque c’est le premier où Miyazaki passe un peu la main à d’autres talents pour la réalisation d’un long métrage. On savait que Hayao n’était pas très satisfait du travail qu’avait fait son fils Gôro avec son « Conte de Terre-Mer ».

Arrietty était un projet qui tenait à coeur à Hayao Myazaki depuis longtemps, il a confié la réalisation à un dessinateur du studio, Hiromasa Yonebayashi, présent depuis Princesse Mononoké. La patte de Hayao n’est présente dans ce film que dans le scénario, ce dernier ayant laissé libre champ à son réalisateur pour créer les story board et la mise en scène.

L’intrigue principale du film se déroule autour d’Arrietty (comme vous auriez pu l’imaginer) petite chapardeuse de 14 ans. Mais qui sont les chapardeurs? Les chapardeurs sont des petits êtres, humains d’apparence, moins grands qu’une fourchette. Ils vivent cachés dans nos maisons et chapardent nos biens pour pouvoir survivre. Leur existence ne doit pas être révélée aux humains car ces derniers sont généralement cruels envers eux. Lire le reste de cette entrée »





« Gunslinger Girl » de Yu Aida

25 11 2010

Cette semaine je vous propose un article sur l’un de mes séries de manga préféré, « Gunslinger Girl », puisque le dernier tome est sorti le 18 novembre. J’avais découvert cette série par le biais de l’anime du même nom qui passait sur NRJ 12. L’histoire sortait un peu du lot des autres productions d’animés diffusés en France à cette époque, j’ai vite vu que celui si avait quelque chose de plus. Je me suis donc rendu chez mon libraire préféré (le bazar du bizarre pour ne pas le citer) pour y découvrir la version papier car, comme on dit, de l’anime au manga il n’y a qu’un pas. Arrivé au douzième tome de la série , je ne regrette nullement mon choix.

gunslinger girl

Le premier tome de la série Gunslinger Girl

Je me suis vite rendu compte que l’anime du Studio Mad House ne développait qu’en fait les tous premiers tomes du manga. Je suis donc vite arrivé sur de l’inédit qui m’a fait encore plus apprécier cette série. Le manga était à l’époque sorti chez Asuka Editions (qui depuis a été racheté par Kaze), un petit éditeur qui choisissait plutôt bien les titres de son catalogue. Mais trêves de bavardages et allons au vif du sujet.

Afin de faire face à la criminalité et au terrorisme qui ronge la République, le gouvernement italien décide de créer une nouvelle division au sein de ses services secrets : un nouveau corps d’agents se constitue, fait de soldats cybernétiques surentrainés aux tactiques et au maniement des armes. Ils iront sur le terrain pour effectuer les missions les plus délicates contre le crime organisé et les dangereux terroristes à la solde des mouvements d’extrême droite. Un seul problème à cette équation, les agents de terrain sont toutes de jeunes filles hautes comme trois pommes.  Chaque fille est entrainée et dirigée par un « fratello » (qui veut dire frère en italien) qui leurs donneront tous leurs ordres.

Pour maintenir cette activité sous couverture, tous les agents font partie de l’Agence d’aide sociale, mise en place pour développer la recherche médicale et l’assistance dans le pays. Au fur et à mesure des tomes, on se rend compte qu’en réalité les fillettes de l’agence ne sont pas là par hasard, elles ont toutes subi un traumatisme, aussi bien physiques que moraux. Pour qu’elles ne se rappellent plus de leur passé, elles sont « reconditionnées ». Une grande partie de leur corps a été modifié par des implants qui peuvent être remplacés en cas de blessures, mais qui leurs permettent aussi de décupler leur force et de rester plus longtemps actives sur le terrain qu’un être humain normal. Rompues au maniement des armes et des techniques de combats, on en fait de parfaites machines à tuer qui n’éveillent pas les soupçons. Après tout, qui irait imaginer qu’une petite fille bien propre sur elle porte une mitraillette dans son étui à violon?

cyborgs

La première générationdes cyborgs de l’agence d’aide sociale.

Au fil des tomes, on en apprend plus sur les différents personnages de la série, particulièrement sur le passé des fillettes, mais aussi de leurs « fratelli ».Si, à première vue, on peut craindre le côté fan service type « nanas et guns » du manga, cela est vite démenti. Ici, la psychologie des personnages prend une place prépondérante. On peut citer, par exemple ,toute la problématique entre les filles et leur « fratello » dont elles ont tendance à tomber amoureuses, ce qui les pousse à protéger de leur vie leur bien aimés. De l’autre côté, on voit comment les agents « adultes » essayent de gérer  une relation complexe avec ces fillettes ayant toutes un passé douloureux dont elles ne se rappellent pas mais qui a tendance à refaire surface. Quelles sont les motivations qui les ont poussés à entrer dans l’Agence ? On découvrira qu’en général eux aussi, ont un lourd  passé qui les a guidé dans ce chemin.

On suit une histoire captivante et des plus noires qui nous amène au questionnement sur de nombreux sujets brûlants d’actualité, l’enfant soldat étant en tête évidemment. L’œuvre nous perturbe et pose sans cesse la question de savoir si la fin justifie les moyens.

Yu Aida a sans nul doute fait de nombreuses recherches sur l’Italie avant de commencer son manga, on le perçoit dans ces petits détails qui ne trompent pas. Tout l’arc sur la Camora (la mafia napolitaine) est bien documentée, les différentes villes d’Italie sont parfaitement retranscrites dans le manga, c’est presque comme si on y était. C’est  un manga absolument magnifique qui, j’espère, aura une fin digne de la série.